La très chère était toute rose de joie
Savourant de son amant les doigts
Longs, ronds comme des biscuits fondants
Tendres, rudes, fouillant et émouvant
Ses mouillantes intimités soudain initiées
Aux régals glissants, aux baisers mordants
S'inondaient profondes de désirs insolents
Sa bouche gourmande murmurait : « Assez,
Prends-moi vite, prends-moi tout de suite
Entre en moi fort, entre dans mon port
Entre en moi tandis que je palpite
Entre en moi comme une petite mort
Prends toutes mes bouches de ta bouche
Que ta langue érafle mes tétins encore
Tout mon corps se cambre, se tord
Mon ventre te suit, mes hanches t'épousent
Je te veux, toi, je languis, je vagis doucement
Je te veux bel épieu planté dans ma gangue
Je te veux bel avion enfoncé dans mon triangle
Je te veux baobab nabab dans mon palais d'orient
Je m'affole, je raffole, je me donne, tu te donnes
Une mort sûre, une mort lente, la dissolution extrême
De nos cristaux vivants, de nos âmes le requiem
Je veux qu'au creux de moi, entier tu t'abandonnes
Je contemple toutes les damnations éternelles
Aux quelles je me voue, recueillie, fidèle
Je veux encore fondre, luire dans ton firmament
Éclater, me fendre mûre, sourdre dans tes torrents. »
La très chère murmure encore : "je t'attends".
V.V